Le cannabis recriminalisé fin 2024 ?

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Le Premier ministre Srettha Thavisin a réitéré mercredi sa détermination à reclasser le cannabis comme stupéfiant d’ici la fin de l’année 2024, en annonçant une approche plus sévère face aux drogues illicites. M. Srettha souhaite que le ministère de la Santé publique publie un règlement permettant uniquement l’utilisation médicale et sanitaire du cannabis.

En 2022, la Thaïlande était devenue l’un des premiers pays d’Asie à décriminaliser la marijuana. Bien que l’intention était de promouvoir l’usage médicinal, l’usage récréatif a explosé en l’absence d’une loi globale. Le gouvernement précédent n’a pas réussi à faire passer une loi sur le cannabis. Le ministère de la Santé publique a rédigé un nouveau projet de loi que l’ancien ministre, Cholnan Srikaew, espérait faire adopter par le Parlement avant la fin de l’année 2024. Le nouveau ministre, Somsak Thepsuthin, a déclaré cette semaine qu’il souhaitait d’abord écouter l’avis de la population avant de prendre une décision finale sur l’avenir du cannabis. Il a précisé que ce processus ne prendrait pas longtemps.

M. Srettha a également déclaré que le problème de la drogue dans le pays est un sujet majeur et que toutes les agences doivent travailler ensemble pour le résoudre. Il a affirmé vouloir voir des « résultats clairs » dans les 90 jours. « Les drogues sont un problème qui détruit l’avenir du pays. Beaucoup de jeunes sont accros. Nous devons agir rapidement, confisquer les biens des trafiquants et étendre les traitements », a-t-il déclaré.

Il a également exprimé son désaccord avec une règle du ministère de la Santé sur la possession de méthamphétamine, largement critiqué et surnommé la « règle des cinq pilules ». Le but de cette règle était de mieux différencier les consommateurs des trafiquants. La loi nationale sur les stupéfiants stipule seulement qu’une « petite quantité » doit être considérée comme étant pour la consommation personnelle, sans préciser de nombre. Le Dr Cholnan avait déclaré que les personnes en possession de petites quantités de méthamphétamine pour usage personnel ne devraient pas être poursuivies si elles acceptaient de se faire soigner. Le règlement précisait cinq pilules ou moins.

Le projet de re-criminaliser le cannabis intervient malgré la croissance rapide du marché national de la marijuana, avec des milliers de boutiques et d’entreprises créés ces deux dernières années. Les estimations évaluent ce marché à 1,2 milliard de dollars en 2025. Revenir sur les règles serait une mauvaise décision pour l’économie et porterait un coup dur aux petites entreprises et aux consommateurs, a déclaré Prasitchai Nunual, secrétaire général du Cannabis Future Network. « Beaucoup de gens ont cultivé du cannabis et ouvert des magasins de cannabis. Ceux-ci devront fermer », a-t-il déclaré à Reuters. « Si les études scientifiques montrent que le cannabis est pire que l’alcool et les cigarettes, alors ils peuvent le reclasser comme stupéfiant. Si le cannabis est moins nocif, ils devraient également classer les cigarettes et l’alcool comme stupéfiants. »

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